14/01/2020

Partir ou mourir … …un peu plus chaque jour !

Il est souvent bien plus facile de réécrire l’histoire après coup : « j’aurais dû partir de mon entreprise il y a deux ans… » ou bien « je regrette de ne pas être parti plus tôt … » ou encore « j’y suis resté deux ans de trop ». La prise de conscience est en effet bien plus aisée lorsque la décision de quitter l’entreprise dans laquelle on ne se sentait plus bien, a été prise. Elle est plus facile lorsque le sentiment d’insécurité provoqué par la perspective d’un départ est apaisé, et, bien sûr, lorsqu’un nouvel équilibre professionnel a été retrouvé.

Avec quelques mois de recul il peut souvent paraître évident que la meilleure solution était, depuis plusieurs mois ou années, de quitter sa précédente entreprise. Pourtant nous sommes souvent très forts pour trouver les bonnes raisons d’éviter un déséquilibre ou un changement incertain. Et cela, y compris au prix d’une insatisfaction chronique, d’un réel mal-être, voire de profonds problèmes de santé.

Certains diront que l’on ne part pas sans avoir la certitude que toutes les solutions ont été tentées. D’autres diront qu’il est inconscient de démissionner sans avoir signé un contrat pour un nouveau job. Je considère que trouver le temps et l’énergie pour aller chercher un nouveau job, lorsque l’on est englué dans une situation insatisfaisante, est le meilleur moyen d’y rester (trop) longtemps et d’y laisser des plumes.

Bien sûr il ne s’agit pas de partir sur un coup de tête ni sans avoir pris le temps de considérer sa situation personnelle et professionnelle pour agir … au bon moment. Lorsque les premiers signaux de l’environnement professionnel (une opportunité qui vous échappe, un feedback, des démissions dans votre équipe) apparaissent ou quand les premiers ressentis (ou intuitions) vous envahissent un soir en rentrant chez vous … et lorsque vous commencez à vous inventer des alibis pour ne pas regarder les choses en face, il est déjà presque trop tard.

Le risque est véritablement d’entrer dans une phase de déni de sa situation réelle ; de commencer à se replier sur soi-même, à s’aigrir en se sentant incompris ou en en voulant à tout le monde. Mésestime de soi, discours négatif, doutes … ce n’est alors surtout pas le moment d’aller rencontrer de potentiels recruteurs. Et le piège se referme sur celui qui pensait être à l’abri, « bien au chaud » comme on dit.

Oui, nous avons tous le droit d’avoir peur de l’incertitude, de redouter des périodes de déstabilisation, d’avoir du mal à nous mettre en risque ; c’est dans la nature humaine. La meilleure des attitudes est certainement de rester en permanence vigilant. Un pilotage responsable de sa carrière passe par une action permanente de remise en question personnelle, de recherche de feedback auprès de son entourage personnel et professionnel, de rencontres régulières avec son réseau.

Malgré tout, quand un changement professionnel profond s’impose, le refuser ou le repousser est une solution de court terme qui peut s’avérer très destructrice à moyen/long terme.
Par ailleurs tout le monde vous le dira, et surtout ceux qui, en ce moment même, cherchent un autre job tout en étant « en poste » : « chercher un nouveau job » est un véritable job en soi !
Bien sûr je ne parle pas de celui ou celle dont la tête est chassée (!) et qui n’a qu’à consacrer un peu de temps et de la disponibilité intellectuelle pour les rendez-vous avec le chasseur et avec la nouvelle entreprise … mais attention cela ne se reproduit pas forcément tout au long de sa vie professionnelle !

A ceux qui se disent que l’herbe n’est souvent pas plus verte dans le champ d’à côté, je leur demande s’ils ont, au moins, fait l’effort d’aller voir si cela ne pourrait pas être tout de même le cas !

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