05/12/2016

Les silences

« J’ai toujours eu peur du silence, il y naît des rires sans raison. »

Longtemps, j’ai fait mienne cette phrase qu’André Gide avait écrite dans une œuvre éminemment romantique : Les cahiers d’André Walter. Et je fais le pari que je ne suis pas la seule.

Aujourd’hui, j’ai appris à aimer les silences. Et je fais la différence entre les silences vides et les silences pleins.

Les silences vides, ce sont ceux d’André Walter, ceux qui créent de la gêne, ceux qui tirent le rideau sur l’échange, ceux qui mettent la radio des pensées à plein volume, ceux qui empêchent d’être libre.

Les silences pleins, ce sont ceux qui accueillent les bruits de la vie, ceux qui laissent à l’autre le temps d’élaborer ses idées, ceux qui abandonnent la comparaison. Ce sont des silences accueillants, pleins d’humanité.

Les silences pleins sont aisés à rencontrer lorsque nous évoluons dans la nature, lorsque nous sommes concentrés sur une activité où nos mains interviennent : bricolage, jardinage, peinture, sculpture. Les silences pleins sont plus difficiles à atteindre dans notre quotidien de travail en entreprise, dans le flux de nos vies citadines ; et pourtant, leur bénéfice est immense.

Les contacter peut être facile. Il suffit de respirer. Silencieusement. SB

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