Si à notre époque chacun est sommé de prendre son destin en mains, l’injonction retentit d’autant plus fort quand nous sommes dans une période de transition professionnelle. Cet « entre-deux », souvent vécu comme inconfortable, génère pourtant l’espoir que la prochaine étape nous permette d’être plus en phase avec nos motivations profondes.
Nous savons, comme Pasteur, que « la chance ne favorise généralement que les esprits préparés ». Sans but, comment prétendre agir efficacement ? Nous comprenons donc bien l’intérêt de formuler un objectif avant de bâtir un plan d’action. La définition d’un projet professionnel n’est pourtant pas une étape si facile.
Certains qui n’ont jamais eu à se pencher sur le sujet, tant leur intégration dans le monde professionnel à la sortie de leurs études a semblé fluide, s’en inquiètent ouvertement : « Je n’ai pas de vocation, ou de hobby particulier : quel pourrait être mon projet professionnel ? ». A ceux-ci, la relecture patiente du parcours professionnel, les liens établis entre les réussites et les motivations, une meilleure compréhension de leur fonctionnement personnel, permettront de prendre conscience de leur « socle », ce qui les conduira à pouvoir se projeter.
Pour d’autres, ce sera la crainte qu’un projet professionnel trop précis ne les enferme, restreignant ainsi le champ d’opportunités qui pourraient se présenter. Ils vont donc avoir tendance à concevoir un projet « à grosses mailles ». Or, pour que nos interlocuteurs (entretiens réseau, chasseurs de tête,…) puissent réellement nous aider, il faut qu’ils puissent nous imaginer dans de futures responsabilités et dans des univers concrets à partir de cibles bien identifiées – quitte à nous en proposer de nouvelles.
D’autres encore aimeraient pouvoir suivre plusieurs pistes en parallèle, pensant ainsi optimiser leurs chances (par exemple retrouver un emploi salarié et se lancer dans la reprise d’entreprise). Attention, chacun de ces projets requérant un engagement à plein temps, un discours clair et lisible, il est préférable d’en privilégier une, sur la base de critères de choix identifiés. En cas d’impasse, il sera toujours possible, dans un deuxième temps, d’en suivre une autre.
C’est là un apparent paradoxe : savoir refermer le compas, pour mieux ouvrir « l’à venir ». MD